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[ancien politis] archéologie : menaces sur un patrimoine invisible jeudi 23 mars 2006 culture archéologie : menaces sur un patrimoine invisible ingrid merckx les archéologues chargés de missions préventives sur le territoire se mobilisent. en sous-effectif, ils n’arrivent plus à assumer leurs missions et redoutent la destruction de centaines de sites inexplorés. l’archéologie traverse une nouvelle crise. À reims, à montpellier, à chartres, à bron, à grenoble... répondant à l’appel de l’intersyndicale (cfdt-culture, cgt-culture, snac, fsu, sud-culture, sgpa), les agents de l’institut national de recherches archéologiques préventives (inrap) multiplient les actions depuis le 6 mars. ce jour-là, quelque trois cents d’entre eux ont manifesté devant le ministère de la culture à paris pour réclamer l’ouverture de négociations sur l’emploi et le financement de leur institut. jusqu’au 28 avril, date à laquelle renaud donnedieu de vabres a prévu de les recevoir, ils comptent bien se faire entendre. ils ne sont pas nombreux : environ 1 800 en france, dont 343 en contrat à durée déterminée. et c’est bien le problème. ils estiment ne plus avoir les moyens humains et techniques de garantir leurs missions. À savoir : intervenir, lors d’une opération d’aménagement du territoire, en établissant des diagnostics qui peuvent, le cas échéant, se prolonger en fouilles. d’après l’inrap, 20 m2 de sol sont retournés chaque seconde en france par des pelleteuses. soit près de 70 000 hectares par an pour permettre la construction de ponts, d’autoroutes, de lignes de tgv, de logements, de centres commerciaux... le principe de l’archéologie préventive - sonder un terrain avant qu’il ne soit détruit pour en tirer des informations scientifiques sur l’occupation d’un territoire habité depuis au moins un demi-million d’années - est aujourd’hui remis en cause par les difficultés que rencontre l’inrap. tandis que le nombre de projets d’aménagement explose, le nombre d’agents opérationnels stagne. résultat : les projets d’aménagement prennent du retard. les diagnostics prescrits en 2006 ont peu de chance d’être réalisés avant 2007 ou 2008. s’ils le sont. car l’heure est à la réduction du nombre de diagnostics. il en va donc non seulement des conditions de travail des archéologues mais aussi d’une menace qui pèse sur le patrimoine. des centaines de sites risquent de disparaître en silence. des sites inconnus puisque encore non explorés. l’archéologie préventive s’inscrit à des kilomètres des chantiers menés en Égypte ou en terre inca. en france, cette discipline s’est surtout développée à partir des années 1970, quand les archéologues ont demandé aux aménageurs d’intégrer, comme dans d’autres pays voisins, des fouilles préalables dans le calendrier de leurs chantiers, et d’y participer financièrement. l’« archéologie de sauvetage » - les scientifiques courant derrière les bulldozers - a cédé la place à des missions de prévention. avant un projet de construction, des agents de l’inrap creusent des tranchées régulières sur 5 à 10 % de la surface du terrain concerné. s’inspirant des techniques propres à la géologie et aux sciences naturelles, ils analysent les sédiments, la géochimie, les minéraux, les matériaux, les traces de construction... ils peuvent ainsi reconstituer le climat, la faune, la flore, l’habitat, l’agriculture, la vie quotidienne, les rites funéraires propres à un périmètre. l’intérêt d’un site n’est pas connu à l’avance, et le lieu d’intervention est déterminé par un projet d’aménagement potentiellement destructeur. les archéologues sont donc envoyés sur des terrains non répertoriés par la carte archéologique, une démarche qui a permis un progrès rapide des connaissances depuis une vingtaine d’années. aujourd’hui, 90 % de l’archéologie en france relève d’activités préventives, et 80 % des données archéologiques proviennent de ces zones inattendues. « c’est lorsque l’usine toyota a développé son projet d’implantation sur trois cents hectares près de valenciennes qu’on a découvert dix-huit sites allant du paléolithique jusqu’à l’époque médiévale », rappelle olivier blamangin. archéologue en nord-picardie, il n’a vu qu’un seul site classé en quinze ans de carrière. « notre travail n’est pas d’empêcher les constructions, précise-t-il, mais de préserver une information scientifique. ce qui nous importe, c’est d’enregistrer ce qui va disparaître. » antithèse du monumental et du spectaculaire, l’archéologie préventive traque des traces de vie invisibles pour les profanes. comme à chartres, où un projet de parkings souterrains en centre-ville a dégagé plusieurs quartiers datant du ier au iiie siècle de notre ère, dont un îlot entier avec des rues. ou comme sur le trajet du tgv-est qui a mis au jour, notamment dans la plaine-crieuse, zone que l’on croyait vide, des vestiges de l’âge de fer et des habitations datant des ve, ive et iiie siècles avant j.-c. en théorie, le nombre de diagnostics en archéologie préventive suit la progression des projets d’aménagement. certaines régions particulièrement dynamiques en la matière voient donc leur quantité de prescriptions exploser. comme les régions nord-picardie, centre, champagne-ardennes et lorraine. mais, en pratique, le nombre de diagnostics est freiné. « cela fait des années que l’inrap est en sous-effectif. l’institut travaille à flux tendus depuis 2003. cette année, la situation devient vraiment critique », résume valérie renault, de la cgt-culture. en nord-picardie, une cinquantaine d’archéologues responsables d’opération ont annoncé qu’ils refusaient de diriger de nouveaux chantiers de fouilles. selon olivier blamangin, il faudrait débloquer vingt-huit postes supplémentaires dans la région pour « éviter que les stocks n’augmentent ». « on traite actuellement les demandes de 2004 et 2005, et le rythme s’accélère », explique l’archéologue, qui craint une élévation du seuil de diagnostics, comme en bretagne, où les archéologues n’interviennent plus que sur des parcelles supérieures à trente hectares. prenant le risque de passer à côté de l’essentiel. autre danger : accélérer les diagnostics et rogner sur la qualité. ou, pire, réduire les prescriptions pour absorber les demandes, et les pressions locales. « de gros chantiers comme le canal seine-nord et l’autoroute a 24 se préparent dans la région. allons-nous devoir expédier d’autres projets ? », s’inquiète encore ce syndiqué cgt, qui évoque déjà une forme d’« autocensure de l’État ». même écho en région centre : « il nous faudrait quarante agents supplémentaires. on prescrit de plus en plus haut, les chiffres sont alarmants, on va droit dans le mur », assène sa collègue du snac-psu carole lallet. pour elle, aucun doute : entre l’aménagement du territoire et la protection du patrimoine, le moins rentable sera sacrifié. lire la suite dans politis n° 894  
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